Ce principe de cuisson a plus de mille ans d’existence : les Juifs l’utilisaient pour préparer le hamin avant le Chabbat, en conciliant ainsi l’interdiction de cuisiner et la consommation d’un repas chaud. Cette méthode de cuisson a été largement utilisée dans les zones rurales où la cocotte prévue pour le repas était placée sous l’édredon pour finir de cuire.
Dans les pays scandinaves et d’Europe centrale, les fermières avaient l’habitude d’enterrer le récipient contenant le plat sous la paille pour qu’il continue de cuire sans feu et soit prêt à déguster à leur retour des champs. Cette tradition a inspiré un Norvégien, qui a été l’un des premiers à obtenir un brevet pour la marmite norvégienne et à présenter les premières marmites vers la fin du XIXe siècle. Bien que des inventions françaises aient été faites plus tôt, elles n’ont pas connu de succès et c’est le terme “marmite norvégienne” qui est resté.
Elle était également appelée “caisse à cuire” ou “caisse à foin” car l’isolant de la caisse peut être du foin. Le système de préservation de la chaleur fonctionne grâce à l’isolant, qui peut être de différents types, allant de l’édredon pour envelopper la cocotte jusqu’à un coffre isolé avec du polystyrène ou du liège. Les espaces vides autour du récipient sont comblés avec des lainages ou une couverture pour minimiser la perte de chaleur. Le couvercle est soigneusement fermé, si possible lui-même isolé.
Historique et développement actuel
La marmite norvégienne, qui a été très utile pour les populations défavorisées pendant les deux Guerres mondiales, a lentement été oubliée en raison de l’amélioration de l’accès à l’énergie.
Au début des années 2000, la Marmite Norvégienne a été redécouverte et mise en avant dans le cadre de l’opération Négawatts. Lancée en 2004 par Les Amis de la Terre, l’objectif est de réduire de moitié la consommation d’énergie des foyers pour réduire les émissions de CO2. Avec l’avènement d’Internet, on peut trouver de plus en plus de documentation sur ce sujet.
Des organisations non gouvernementales (ONG) s’efforcent de promouvoir l’utilisation de la marmite norvégienne dans des pays où les ressources énergétiques sont limitées et coûteuses.
La Marmite Norvégienne est facile à fabriquer avec peu de matériaux, mais il existe également des modèles professionnels en bois ou en acier inoxydable pour la restauration.
En général, la nutrition, la texture et le goût des aliments restent les mêmes lors de la cuisson à la Marmite Norvégienne comparée à la cuisson traditionnelle. La cuisson se fait en deux étapes : une phase de chauffage jusqu’à ébullition, puis une phase de cuisson à température presque constante (la température décroissante lentement). Les aliments sont donc cuits à une température plus faible que la cuisson à 100°C ou dans un autocuiseur, ce qui préserve mieux les nutriments sensibles à la chaleur.
En raison de son isolation, lorsqu’un plat est cuit dans une marmite norvégienne, l’extérieur de la marmite norvégienne reste relativement froid.
CONCLUSION
La méthode de cuisson norvégienne, qui avait été mise de côté pendant longtemps, est en train de connaître un regain d’intérêt avec une croissance constante de son nombre de fans, grâce à sa facilité de mise en œuvre à la maison sans utilisation d’énergie électrique ou fossile.
La sobriété et la frugalité sont devenues des valeurs en vogue. De plus en plus de personnes en France adoptent un mode de vie écologique “low-tech” qui les aide souvent à réduire leur facture d’électricité. La marmite norvégienne, autrefois associée aux périodes de guerre et de restrictions, revient sur le devant de la scène avec l’argument fort d’économiser jusqu’à 50% d’énergie en cuisine.